AUTOMAG: Backin' It Up (2009)

Titles
01 - Backin' It Up
02 - Crash
03 - Johnston County's Finest
04 - Devil In Me
05 - Bad Motherfucker
06 - Anymore
07 - Rabbit Hole
08 - Energy
09 - Blown Soul

Musicians :
Stan Pruden: Bass and Vocals
Mike Cook: Drums and Vocals
The Mighty Quinn: Vocals and Guitar

« Ce n'est pas le rock sudiste de votre père » proclament-ils fièrement sur leur site. Après écoute de leur second CD enregistré en 2008 et sorti l'année suivante (oui, je sais, on est encore en retard à l'allumage, et même là on arrive à un album de décalage !), j'en suis persuadé ! Originaire de Caroline du Nord et formé en 2006 autour de son leader « The Mighty Quinn », le combo qui a enregistré l'album doit autant au heavy metal qu'au rock sudiste classique des références du genre. Parmi celles-ci, même des groupes remuants et à haute valeur énergétique comme Blackfoot ou Molly Hatchet n'ont pas autant d'influences heavy. De ce point de vue le groupe revendique le dépassement des règles établies en faisant ici et là place à des couleurs franchement shred ou stoner. Vous l'avez bien compris, ça dépote, et c'est du lourd et de l'agressif ! Alors que reste-t-il du rock sudiste chez Automag ?
A part une attitude franchement rebelle, mais qui n'est pas exclusive au rock sudiste, loin de là, on peut se poser la question à propos de cet album, malgré quelques références dans les paroles et un discours qui recherche clairement une filiation dans les grands groupes sudistes, mais les amateurs de heavy vitaminé auront tout intérêt à laisser traîner une oreille du côté d'Automag. Dans le style, les compos tienent parfaitement la route et le son épais à souhait remplit sans problème l'espace. Le leader « The Mighty Quinn » possède un bon gosier passé au papier de verre qui rappelle un peu celui de Chris Janata, sa prestation à la guitare s'avère à la fois efficace, fûtée et techniquement très au point, fournissant d'excellents soli, en particulier sur toute la fin de cet album, et la rythmique propulse le tout de manière irréprochable, révélant au passage les énormes qualités de Mike Cook à la batterie, une véritable découverte, celui-là !
Au total, cet album très recommandable, mais aussi très typé, ne doit pas occulter le fait qu'il s'agissait d'un deuxième opus captant toute l'énergie d'un groupe à la fois fonceur et instable, mais que la situation a depuis beaucoup évolué, autour de son leader charismatique, avec le départ du très technique Mike Cook, remplacé par un certain Dave Cook (sans aucune relation particulière avec lui), et l'introduction dans le groupe d'un second guitariste, Paul McDermott. Le dernier opus paru, Deep In The Ditch, qu'on vous chroniquera peut-être avant 2020, semble plus proche des racines sudistes, en particulier avec des ballades procédant plus des quelques racines countrysantes du groupe que de Metallica. Si la valse du personnel autour du leader se calme un peu, tous les membres du groupe ayant changé à part lui depuis le premier album en 2006 (!), il se peut qu'on aille avec Automag vers des sonorités effectivement plus sudistes et plus concensuelles pour les lecteurs de RTJ. Au vu de la qualité indéniable de son frontman, de belles choses sont peut-être à venir...

Y. Philippot-Degand